LE FILM

 

Coloniser. Prendre la terre, la culture, l'histoire, les esprits et les corps. 

Décoloniser. Récupérer ce qui a été pris.

Révolution. Construire un nouvel avenir libéré du violent bagage de l'histoire.

 

Ophir offre le récit vertigineux d'une révolution pour la vie, la terre et la culture, menant à la potentielle naissance de la plus jeune nation du monde à Bougainville, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. 

 

Porté par un peuple inspiré en quête de liberté et de souveraineté, le film met en lumière le plus grand conflit du Pacifique depuis la Seconde Guerre mondiale, et ses conséquences. Des visions antagonistes du monde s'affrontent et peu à peu se révèlent les mécanismes visibles et invisibles d’une colonisation et ses cycles de guerre physique et psychologique qu’elle semble engendrer, éternellement. 

POURQUOI CE FILM ?

​

Notre monde est en crise. Celle du réchauffement climatique, de la course ininterrompue aux ressources naturelles, de forêts qui brûlent sur tous les continents, de démocraties en perte de certitudes ; du combat pour l'égalité, des mouvements #Me too, #Black Lives Matter, #Fridays For Future, ceux des peuples indigènes, des ouvriers et de bien d’autres encore. 

 

Les questions liées à l’héritage colonial des grandes puissances occidentales reviennent au premier plan. Notre grand récit collectif se cherche : qui sommes-nous ? Où allons-nous ? La crise, quel est ce phénomène ? Qui écouter, qui croire ? Pouvons-nous réparer aussi vite que nous avons détruit, que nous détruisons ? Dans le même temps, le combat pour la survie, lui, n’attend pas. 

 

Ophir observe les racines de cette crise intégrale, en donnant la parole au peuple indigène de la Région Autonome de Bougainville en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le film raconte les mécanismes d’exploitation par la colonisation de la terre et de ses habitants qui, à la fin des années 80, n’ont eu d'autre choix que de se révolter pour leur droit à exister. Des décennies de changement par les colonisateurs et des années d'exploitation de la mine géante de Panguna ont abouti au tragique conflit connu sous le nom de « Crise de Bougainville » : une guerre meurtrière entre les puissances coloniales et une résistance locale bougainvillienne qui tentait de rompre avec sa mère-patrie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, soutenue de son côté par l'Australie et l'un des plus grands géants de l’industrie minière, Rio Tinto.

 

Le conflit, long d’une décennie, a tué environ 20 000 Bougainvilliens, soit environ 10% de la population de l'île. Mais, au prix d’un combat dramatique faisant 20 000 morts, le plus gros conflit de la région Pacifique depuis la Seconde Guerre Mondiale, la petite île armée au départ d’arcs et de flèches a mis à terre hélicoptères, chars et fusils. Cet épisode est souvent considéré comme la première "éco-révolution" au monde.

 

Certains disent que les Bougainvilliens étaient guidés par la nature. Que « quand la nature combat à vos côtés, vous ne pouvez pas perdre ». Ils ont défendu avec force les principes fondateurs de leur société, face à la destruction programmée de leur conception mentale, physique et spirituelle de ce que signifie être humain. Une conception de l’existence où les femmes et les hommes, la culture et l’environnement, forment un ensemble indissociable, vecteur d’harmonie et de paix. Cela peut sembler utopique. Pourtant, le peuple de Bougainville a mené sa révolution dans les montagnes et la jungle et a vaincu. 

 

Pour l'observateur extérieur, il s'agissait d'un nouvel épisode de saignée post-coloniale. Mais pour ceux sur le terrain, c'était une tentative d'exfolier un siècle d'histoire et de trouver un nouveau terrain pour construire une société fondée sur la dignité, l'équilibre et le respect.

 

Ophir raconte donc l’histoire de Bougainville, mais aussi celle beaucoup plus large, en filigrane, d’une difficile tentative de décolonisation de l’esprit dans un monde du XXIème siècle qui se polarise et doit affronter l’urgence de réflexions profondes pour son avenir. En décembre 2019, la population de Bougainville a voté à près de 98% en faveur de sa future Indépendance et pourrait dans les prochains temps devenir la plus jeune nation du monde. Mais quelle nation ? Bougainville a l’occasion rare d’explorer une nouvelle route.

 

En invitant le public dans cette histoire, Ophir plonge dans les eaux les plus profondes du colonialisme et de ses mécanismes invisibles, qui façonnent encore le monde et ses institutions tels que nous les connaissons.

​

​